Tour Voile 2023

20 juillet 2023

Tour Voile 2023, Etape Saint-Quay Portrieux, Départ course 2, ralliement entre Saint-Quay Portrieux et Brest, le 2 juillet 2023, photo © J-M LIOT Images # TourVoile

Ces deux dernières semaines j’ai sillonné les côtes françaises sur le Tour de France à la voile, une course mythique et exigeante qui existe depuis 1978 et qui a vu passer des grands noms de la course au large tels que Loïck Peyron, Thomas Ruyant, Justine Mettraux ou encore François Gabart.

J’ai rejoint Edouard Golbery et Alicia de Pfyffer (les deux personnes qui gèrent ce projet) pour quelques jours d’entraînement sur leur Figaro Bénéteau « Race for Science ». C’étaient mes premiers bords sur ce bateau qui est le premier monocoque monotype à foils jamais imaginé. Il est « un hymne à l’excellence de la course au large. »

Au départ de Saint-Quay le 1er Juillet, nous n’avions que très peu d’entraînement en équipage, mais de jour en jour nous nous sommes améliorés et avons commencé à comprendre les fonctionnements de chacun.

Nous avons faits de très bons résultats sur ce début de course, avec notamment une 4ème place au prologue et une 6ème place sur la première étape.

La première étape de « ralliement » nous a amené à Brest sur un long parcours de 170 miles nautiques. Le début était très intense car nous devions « tricoter » entre les cailloux le long de la côte. J’étais à la barre, Edouard était à la navigation tandis que Pipo et Alicia étaient aux manœuvres. Il fallait une communication et une confiance sans faille si nous ne voulions pas taper un caillou immergé et risquer notre course.

Après la première partie de la course, nous étions 5èmes et proches des premiers. Nous avons alors décidé de protéger la gauche du parcours pour anticiper la bascule de courant pendant la nuit. Malheureusement, nous nous sommes trop séparés de la flotte et notre option stratégique n’a pas marché et nous nous sommes retrouvés à batailler à l’arrière du peloton. Une mauvaise opération pour nous après un si bon début de course.

Les deux étapes courte distance dans la rade de Brest se sont plutôt bien passées. Naviguer dans ces eaux était vraiment fantastique. Nous avons même eu la visite du sous-marin nucléaire de la Marine Française. On faisait pas les malins.

Direction Lorient pour la prochaine étape ou nous sommes passés à un cheveu du podium. Je suivais l’étape depuis la terre car j’étais en journée « off ». Cela m’a permis de recharger les batteries un petit peu.

Le lendemain, l’étape faisait le tour de l’île de Groix. C’était probablement la plus belle des étapes visuellement et avec un gros chamboulement dans le classement tout à la fin de la course. Les bretons qui étaient tout devant ont presque tout perdu et les Belges qui étaient derrière nous se sont retrouvés 2èmes.

A l’issue de la première semaine de course, nous étions 7èmes et plutôt satisfaits de ce classement.

La deuxième semaine a été plus compliquée pour nous. Des petites erreurs et des risques stratégiques qui n’ont pas payé se sont soldés par quelques pertes au classement au fil de la semaine.

Nous avons même fini hors temps d’une des étapes qui comptait double. C’était une étape dure pour le mental, mais c’est dans ce genre de situation qu’il faut se serrer les coudes et tout au long des deux semaines, nous avons réussi a comprendre nos erreurs et surtout rester une équipe soudée. La solidarité, le teamwork et la discipline ont été la clef pour rester unis.

L’étape entre Quiberon et Pornichet était mémorable. Après un départ compliqué, la nuit est tombée et le vent est monté assez fort. Une super option stratégique décidée par Edouard nous a permis de rejoindre l’avant de la flotte. Après avoir viré une des marques de parcours dans la nuit, nous avons déployé le gennaker et nous filions à grande vitesse. La sensation des surfs la nuit, avec les foils qui sifflent et les vagues qui déferlent sur le bateau, était exceptionnelle!

Vers 5h du matin, nous avons pris un gros paquet d’algues dans la quille et il était impossible à enlever. Avec une vitesse nettement diminuée, Ed à décidé de plonger sous le bateau dans la nuit pour nous libérer. C’était nécessaire mais bien intense. Cette étape nous à bien motivés mais on commençait a bien ressentir la fatigue.

La dernière étape à été cruelle. Alors que nous passons une des bouées, notre grand voile s’est déchirée et nous avons dû abandonner. Dommage de finir sur cette mauvaise note, mais nous retiendrons que le positif de ces deux semaines de folie.

Nous terminons donc à la 10e place du classement général, conscients que nous aurions pu faire mieux, mais tout de même très heureux de ce que nous avons accompli. Ce n’est pas anodin de participer à un tel championnat avec autant de niveau!

J’ai pris beaucoup de plaisir sur l’eau à naviguer sérieusement tout en gardant une place pour les rires et la bonne humeur. Ça a super bien accroché entre nous et j’aurais facilement pu continuer pour 2 semaines donc merci à l’équipe pour votre bonne humeur continuelle!

Ma courbe de progression ne fait qu’augmenter et je ne compte pas m’arrêter là.

Ça a été un honneur de participer à cette course donc un grand merci au skipper Edouard, Alicia, Lallie-Rose, Pipo et Nina!

Prochaine étape, la 50ème édition de la Rolex Fastnet race, une course légendaire de 695mn reliant l’Angleterre, l’Irlande et la France.